épisode n°4

Comme j'ai encore pas la fin de cet épisode ,je le mets ici.C'est correct?

Quelques jours plus tard le renard avait rendez-vous avec la Lune. Non ,avec le Petit Prince qui devait lui expliquer comment observer le joli satellite, source de multiples croyances pour les Hommes ,d'inspiration pour les poètes ,de questionnements pour les savants comme le Petit Prince ou de rêveries pour ceux qui comme le renard préféraient trop souvent échapper à la réalité en regardant le ciel. Après tout se disait-il le ciel est la demeure du Petit Prince, quel mal y a -t-il à regarder là-haut?
Donc le renard ,arrivé à l'heure pour ne pas faire attendre de son ami, se réjouissait de cette journée à venir . Sauf que le Petit Prince dut repartir et le laissa entre les bonnes mains d'un de ses nombreux amis astronomes .Ce qui contraria énormément le renard, incapable d'écouter ou de faire ce qu'on lui demandait. Si on l'avait prévenu avant, il aurait pu se préparer à cette activité d’observation sans celui qui lui donnait envie de comprendre le ciel. Mais là à brûle-pourpoint, impossible de se concentrer ni sur Saturne ni sur la Lune ni sur ...Rien. Une vraie tempête le secouait sévèrement dans sa tête. Il vacillait sans pouvoir le dire.
-Et! Ce n'est pas ce qu'on avait prévu!avait -il envie de crier, de pleurer.
-Qu'y a-t-il ? Ca ne va pas ? demanda l'ami en question qui avait bien remarqué l'étrange changement d'attitude du renard, précedemment appliqué-enfin disons qu'il essayait de faire de son mieux- et souriant ,puis soudainement triste, confus et plus du tout attentif.
Que pouvait bien répondre le renard?Il voulait observer la Lune avec le Petit Prince. Point. Il n'avait pas beaucoup l'occasion de se divertir et là on lui avait volé un petit moment de bonheur.
Certes, le Petit Prince lui répétait souvent qu'il devait apprendre à discuter ,agir avec d'autres car un jour il partirait .Et peut-être qu'il ne reviendrait jamais car on ne peut jamais savoir ce que la vie nous réserve. Et que comme les araignées ,pour éviter les chutes ,il fallait se tisser une toile de relations. Le renard ne savait pas se comporter de la sorte car c'était un animal craintif . Si seulement il avait été une tortue ou un hérisson ,il aurait pu se cacher au moindre danger. En son fort intérieur il pensa « Je voulais que ce soit le Petit Prince qui m'explique la Lune . »
A son retour ce dernier sifflotait loin d'imaginer à quel point son départ soudain avait frustré le renard.
-Alors elle était jolie la Lune?Qu'avez-vous observé?
-La Lune ,répondit le renard ,lapidaire.
-Y a un problème? interrogea alors le Petit Prince qui commençait à comprendre que quelque chose tracassait le renard uniquement quand celui-ci lui faisait sa tête des mauvais jours , c'est à dire en baraguinant de façon presque incompréhensible et en tortillant un brin d'herbe dans tous les sens.
_Je voulais observer le ciel avec toi ,répondit enfin le renard en regardant le Petit Prince droit dans les yeux pour ne pas pleurer.
-Ben ce n’est pas grave, ce sera pour la prochaine fois, rétorqua le Petit Prince avec un sourire à vous sécher toutes les larmes de la Terre.
Le renard souria à son tour.

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-Dis c’est quand la prochaine fois ?
-Tu sais bien que je ne peux rien te promettre, commença le Petit Prince
- Si, t’as promis de ne jamais m’abandonner ! le renard affirmait cela plein d’inquiétude -qu’il cachait à merveille-
-Ah bon ? J’ai vraiment promis ,tu en es sûr ?demanda le Petit Prince en laissant le doute s’installer.
Le renard commença soudain à paniquer, incapable de se maîtriser ,il aurait bien hurlé à la mort mais d’abord ce n’était pas un chien et ensuite cela aurait ennuyé tout le monde.
-Bon ,dit le Petit Prince, je suis désolé . Je ne voulais pas t’inquiéter. Mais fais- moi davantage confiance et tu verras une toile d’amis peut se tisser. Tu dois essayer ,c’est INDISPENSABLE à ta survie.
Le Petit Prince ne s’excusait presque jamais partant du principe qu’il parlait toujours au renard avec de bonnes intentions . Aussi, en entendant ces paroles, celui-ci fut rassuré. Momentanément. Car maintenant il craignait que le Petit Prince ne se lasse de devoir le rassurer à chaque fois.
Le renard avait bien du mal à comprendre cet être aux multiples facettes. Depuis un certain temps il avait décidé de ne plus essayer de le comprendre . Juste l’écouter car il connaissait des milliards de choses.
-Peut-être pas des milliards ,s’était permis de corriger le Petit Prince, flatté certes, mais toujours à la recherche du mot juste. Disons que je connais 78 945 687 mots,874 569 formules mathématiques, et 51 417 étoiles. Il ne continua pas mais la liste n’était pas terminée.
-Si tu veux on a qu’à compter ,proposa le renard . Je suis sûr qu’on arrivera à un milliard !
Il avait dit un milliard comme parfois le font les enfants . Un mot magique car il servait pour tous les grands nombres de l’univers du Petit Prince :un milliard d’étoiles dans une galaxie, un milliard de galaxies dans l’univers ,des milliards de météorites…
Aucun autre mot ne permettait d’exprimer des mesures plus grandes. Le renard se moquait bien des nombres, il préférait les mots .Dans sa tête, dans son cœur il savait bien que le Petit Prince pouvait expliquer des milliards de choses. Mais il ne le montrait pas trop pour se mettre à la hauteur de ses interlocuteurs .Question de politesse.

Episode 5
-.Alors cette installation , ça se termine ?
C’était le serpent, le nouveau voisin du renard. Il poursuivit :
-Tiens je t’apporte un peu de ma pitance parce que je ne sentais aucune odeur alléchante venant de chez toi. C’est une blague ,précisa-t-il immédiatement ,pour mettre le nouveau à l’aise.
-Je te fais rentrer mais ce n’est pas très rangé…hésita le renard.
- Eh ce n’est pas grave ,allez mange un peu .Tu verras c’est excellent. Normal c’est moi qui l’ai fait ,termina le serpent plein d’ humour .
Heureusement que son voisin le plus proche ne se formalisait de rien .Pas besoin de faire de chichis avec lui. Il était toujours serviable et drôle. Pourtant son mode de vie était à mille lieues de celui du renard .Il chassait les mouches et les araignées avec un instrument moderne alors qu'il lui suffisait de les manger pour s’en débarrasser.
-Les manger ? C’est dépassé mon vieux, expliqua-t-il au renard. Et puis c’est vachement rigolo !Tu peux voir ce que tu as aspiré à travers le hublot, ces sales bestioles meurent asphyxiées, à petit feu .Eh eh !
Sauf que le renard n’avait jamais tué ni les araignées ni les mouches. Quand des insectes s’étaient introduits chez lui, il les avait observés attentivement. Ces animaux semblaient bien inoffensifs. Il n’avait aucune envie de leur faire du mal. Il avait même pensé « ça me fera un peu de compagnie ».Le renard concluait la plupart de ses réflexions par une phrase triste.
Quand il raconta cela à ses amis chacun réagit immédiatement :
-Si tu n’as que ça comme compagnie ! s’exclama le petit Prince qui se mordit les lèvres d’avoir parlé trop vite.
-Oui mais maintenant nous sommes là, répondit le serpent avec un peu plus de tact.

Le renard les regarda .Il ignorait si le petit prince était blessant volontairement ou non. Non ce ne pouvait pas être volontaire. Il se dit « On ne voit bien qu’avec le cœur. »et se demanda si le petit Prince se rendait compte de sa peine? Il lui semblait que non. Aussi lorsque ce dernier lui donna un coup amical dans les côtes en demandant tout en douceur « Qu’est-ce qu’il y a ?» le renard sentit les larmes l’envahir à nouveau. De tristesse et de joie. Pourquoi était-il si triste ? Il l’avait maintes fois expliqué à son ami.
Il se moquait des objets et des couleurs qu’on lui imposait dans sa maison. Ce qui le rendait aussi peu affable c'était qu’il n’était pas capable d’être en contact avec ses congénères .
-Et pourquoi en serais-tu incapable ? avait répondu plusieurs fois le garçon aussi brillant que les étoiles et assez obstiné dans ses raisonnements logiques .
Le Petit Prince insista subtilement en fixant le renard dans les yeux
« Alors ?Qu’y a t’il ? ».
-Il y a que tes paroles m’ont blessées et que … Et puis non je ne veux pas t’expliquer .Je veux juste savoir que tu es là ,expliqua le renard en regardant le ciel.
-C’est sûr ,c’est moins risqué, ironisa le Petit Prince .Ce n’est pas ma façon d’envisager l’amitié. Parler ,discuter est un élément essentiel dans les relations .
Comment le renard pouvait-il dire au Petit Prince que, plus que ses mots ,ses gestes d’amitié étaient essentiels à sa vie ?
Alors il attendit que le garçon venu des étoiles fut parti pour se replier sur lui même et pleurer. Encore .Attitude qu’il détestait par dessus tout pourtant. Il fallait que les choses changent. il murmura :
« Si tu m’encourages ,je te promets que je vais y arriver ».Combien de fois avait-il promis cela sans respecter sa promesse ? « Tes promesses n’ont aucune valeur » pensa-t-il . Saurait- il tenir celle-là ? Il était incapable de répondre. La volonté ne suffit pas toujours.« Oui mais maintenant je ne suis pas tout seul alors c’est possible. » Croyait-il vraiment ce qu’il disait ou était-ce une parole pour faire plaisir au Petit Prince ?
Il regarda la Lune et sourit. « Le Petit Prince a toujours raison donc je le crois .»
-Dis donc là-haut on discute avec la Lune maintenant ?
Le serpent venait d’interrompre les réflexions du renard.
-T’as mangé ?Parce que j’ai des pâtes pour un régiment entier .
Le serpent faisait régulièrement trop de pâtes et nourrissait ainsi tout son voisinage, « à la bonne franquette » comme il aimait à le dire.
Comme quoi connaître ses voisins pouvait apporter quelques réconforts.

Pardon pour les répétitions de certains chapitres.
Chapitre 6
Lorsque le renard allait vraiment mal il cessait de manger espérant ainsi que sa souffrance physique supplante ses angoisses.
Un jour qu’il remontait chez lui en séchant ses larmes , il vit son voisin le serpent . Celui-ci qui connaissait le sens du mot désespoir , lui demanda avec bienveillance :
-Ca ne va pas ? Tu veux m’en parler ?
Le renard ne pouvait de toute façon pas contenir son chagrin. Il balbutia :
-Le Petit Prince est parti .Il ne répond plus à mes appels.
Le moment était mal choisi pour faire une quelconque remarque sur le mot « appel ». Le renard avait-il accepter d’employer un moyen moderne pour appeler son ami ou s’était-il déplacé ? Le serpent n’osa le demander.
-Ce n’est pas parce qu’il ne répond pas qu’il est parti ,commença le serpent. Il est peut-être fâché ou occupé. Pourquoi te mets-tu tout le temps dans cet état ? Qui est donc le Petit Prince pour toi ?
-Mon seul ami .Il avait dit cela sans regarder le serpent. Sans penser qu’à son tour il pouvait faire de la peine à quelqu’un. Le serpent était un être intelligent, il comprit donc que le renard était sincère sans intention blessante.
-C’est lui mettre une lourde charge sur le dos ,tu ne crois pas ?
-Mais il est très fort ! s’exclama le renard qui n’ utilisait que des superlatifs en parlant du Petit Prince.
- Je ne parlais pas au sens propre, fit le serpent ,et puis ce n’est pas suffisant un seul ami. Regarde-toi ! Tu vas m’inonder mon sol si ça continue. Et tu sais comme je suis maniaque alors après c’est serpillère et eau de Javel.
Le renard parvint à sourire à son voisin Il expliqua alors
- Nos discussions sont étranges. Je n’ai plus droit à ses gentillesses ou à ses sourires. On dirait mon père. J’ai dû gaffer comme à chaque fois.
- J’avais remarqué ,constata le serpent. Peut-être que tu te comportes comme un enfant .
-Peut-être.
-Qu’attends-tu de particulier de ton seul ami ?questionna le serpent qui cherchait à comprendre.
Le renard ne put expliciter au serpent ce qui lui manquait.
Pourquoi le serpent et le renard n’étaient-ils pas amis ? Cela ne se commande pas avait expliqué une fois le Petit Prince . « Même avec le temps ? » se demanda alors le renard .
« Je lui demanderai à son retour ».S’il était sûr d’une chose c’était que le Petit Prince reviendrait . Il lui répèterait aussi ces mots qu’il n’avait pu dire au serpent, ces mots qui lui manquaient tant : « du réconfort ; de la douceur ; de regarder les étoiles en écoutant ses explications ». En s’endormant le renard songea « Si le Petit Prince ne revient pas je deviendrai poussière, le vent m’emportera et qui sait ? j’atterrirai peut_être sur l’étoile du Petit Prince .Je pourrais être là sans gêner .
Et là, alors même que des idées morbides traversaient son esprit ,il pensa à la réplique de son ami « Oui alors-là, la probabilité d’arriver sur une étoile en particulier sachant qu’il y a un milliard d’étoiles… ; en plus une poussière soulevée par le vent ne peut traverser la couche d’atmosphère étant donnée la force de gravité… »
Décidément, même absent son ami avait réponse à tout . Et le pouvoir de lui rendre le sourire.

Le Petit Prince faisait régulièrement une petite visite au renard . Pour lui faire plaisir ? Pour le motiver à ranger ? Ou pour observer l’avancée des travaux ? Peut-être les trois à la fois.
-Peut être aussi que ça me fait plaisir ,avait fait remarquer le Petit Prince d’un sourire railleur. L’hypothèse semblait plus qu ’improbable au renard .
Le Petit Prince profitait de ses visites pour bricoler .Le problème c’est que ces derniers temps il s’était transformé en chef des travaux dans l’appartement encore en chantier.
-Clé ?
-Tiens.
-Non ça c’est un tournevis.
-Et ça ?
-Ca c’est une pince et je te l’ai déjà dit. Bon laisse je me débrouille avec ce que j’ai.
Et voilà ;le renard ne servait à rien ; ne comprenait rien et ne pouvait plus se confier à son ami. Normalement ce genre de situations, où l’immense ignorance du renard pointait son bout de nez (ou de pic aurait dit Cyrano), les faisait bien rigoler. Mais là rien. Au bout d’une heure ainsi passée à bricoler la peur au ventre ,dans un silence pesant,le renard n’en pouvait plus. Alors il prit la boîte à outils et la jeta par la fenêtre en criant « Pause, je n’en peux plus »
Même sous l’effet de la colère il pouvait imaginer les mots très rationnels du Petit Prince. Il ne fut donc pas surpris d’entendre : « T’aurais pu blesser quelqu’un tu sais. ». D’habitude le renard n’était violent qu’envers lui même .D’habitude il était seul. Il répondit sèchement « J’ai regardé en bas avant ».
Lui qui parlait sans regarder les gens, aimait les regarder sans parler. Ses yeux pouvaient exprimer ce que les conventions interdisaient de dire : colère ;tristesse, tendresse...Ces temps-ci ,ils lui servaient surtout pour implorer un peu d’attention .
Le Petit Prince semblait attendre sans colère . Le renard s’approcha doucement :
« Pardon » .Il s’approcha encore. Ne sachant s’il en avait le droit il demanda « Est-ce que tu peux me donner la main ?une minute seulement. » Le renard n’avait jamais été attrapé par un humain .Son instinct lui permettait de fuir ces êtres dangereux pour la plupart. Il ne savait donc pas à quoi ressemblait une caresse . Il ressentait une immense crainte mais il pouvait faire confiance au Petit Prince pour ne pas l’effrayer.
Le Petit Prince n’était pas du genre expressif même avec ses proches ; aussi il n’aimait guère ce genre de situations. Le savant prenait alors la place de l’individu .
-Une minute tu dis ? Cela nous fait soixante secondes. Cela me semble une requête acceptable. Allez approche petit renard. N’aie pas peur.
Le renard tremblait ; il ferma les yeux pour mieux ressentir les choses Il pouvait désormais partir dans l’au-delà . Il aurait son ami avec lui.

Le serpent avait pourtant tenté d’expliquer au renard que les êtres humains jouaient de leur attraits pour mieux tuer les animaux . Lui-même avait rampé sur la peau d’un certain nombre. « Je t’assure c’est pas terrible et aucun ne vaut la peine de perdre notre liberté. Bon ils peuvent être parfois intéressants ; mais c’est rare. »
Le Petit Prince avait l’avantage de venir d’une autre planète . Il n’avait pas l’intention de tuer qui que ce soit. Il aimait tout ce qui vivait .
« Alors si je meurs il ne m’aimera plus, s’était inquiété le renard. Normalement quand on meurt on reste dans le cœur de ceux qui nous aimaient pour toujours !
- Tu as dit toi-même que le Petit Prince venait d’ailleurs ,avait rétorqué le serpent ,fier d'avoir trouvé là une explication assez logique sans faire de peine au renard. Et puis pourquoi veux-tu mourir ?
- Parce que je suis toujours triste. Pardonne moi serpent. Tu diras au Petit Prince que j’ai aimé le rencontrer. J’ai aimé avoir un ami .
- Ah ça ,pas question ! fit le serpent. Ce genre de propos tu lui diras en face. Si on ne peut plus rien pour toi et bien soit . Mais je ne serai pas ton messager de malheur.
Le renard savait bien que la colère était le meilleur moyen de cacher sa peine. Il n’en voulait pas au serpent. Il le regarda et calmement ajouta « J’ai aimé te connaître aussi ; je m’excuse je ne sais pas trop quand on devient ami avec quelqu’un . Ce que je peux dire c’est que tes vrais amis ont de la chance . Comme moi avec le Petit Prince »
Ces derniers mots étaient si jolis qu’il se les répéta en se pinçant pour vérifier que c’était vraiment vrai. « Comme moi avec le Petit Prince » .
-Alors ne le déçois pas ,conseilla le serpent. Bats-toi .