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Garancia, une Banshee

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Garancia, une Banshee Empty Garancia, une Banshee

Message  Boffon Toucquenord Mar 4 Nov - 22:48

Pour mettre tout le monde à l'aise et montrer qu'il n'est nul besoin d'être un grand écrivain pour participer à notre forum, voici une petite histoire issue d'une présentation de personnage de RP

Garancia


Tornépine était secoué de soubresauts et semblait gémir sous les assauts du vent et les morsures es éclairs. Exceptionnellement la brume en avait quitté les rameaux acérés, mais bien fol en cet orage aurait été celui qui s’y serait aventuré. L’ouverture de la galerie principale avait été scellée. La souffrance de l’enfantement n’entrerait pas ici. Etait-ce la cérémonie traditionnelle qui en était la cause, le peuple Banshee ne connaissait pas cette douleur qui accompagne l’arrivée d’un nouvel être. Mais pouvait-on appelé êtres ses pauvres erres aux yeux de tristesse ?...

Celui qui se lavait les mains symboliquement après cette naissance, avait rencontré la femme en revenant des funérailles d’un précédents notable Korrigan. Si la somme ramenée avait été coquette, le mépris des regards en avait été tout aussi pesant. Apportait les derniers messages de condoléances et se faisait messagère des tristesses réelles ou fictives de tous les peuples de Faery… Leur tristesse s’était nouées sur le chemin du retour vers Tornépine Ils vécurent ensemble une centaine d’année, avant que 200 ans d’ici, Garancia ne naisse par un grand éclair pourpre. Les ablutions de son père signifiait que comme la tradition le voulait, il se désintéresserait de l’enfant…

Garancia grandit donc au côté de sa mère qui en assura la subsistance et l’éducation. Si les Banshees pouvaient éprouver de la joie et du bonheur alors Garancia vécut une enfance heureuse dans les frimas réconfortants de Tornépine partagée entre les errances solitaires dans les landes et quelques courses simples de messagère que voulait bien lui déléguer sa mère. L’amour ne fut sans doute pas le sentiment qui liait la mère à la fille. Mais ne jugeait pas ses mères Banshee qui ne pouvait que léguer mépris et solitude d’un peuple rejeté en marge de Faery. Elle essaya pourtant de lui éviter de se voir confrontée à sa condition de passeuse d’âme le plus longtemps possible jusqu’à permettre au rictus que les hommes appellent sourire de venir éclairer son visage diaphane. Garancia ne connut alors longtemps que les sourires reconnaissants que reçoivent les messagers d’espoir et de bonne nouvelle, jusqu’au jour de la Rencontre. C’est ainsi qu’elle nomma cette journée qui devait changer sa vie d’adolescente innocente.

Quelques jours auparavant, elle fut accostée par un garçon de son âge. Nul ne ne sut si ce fut par malveillance ou par franchise qu’il s’adressa à elle de façon déconcertante pour la jeune fille qui se complaisait dans la solitude comme nombre de ses congénères.

« Salut à toi celle qui n’a jamais hurlé…
__ Tu me connais ?
__ Bien sur, tout le monde te connait par ici. Tu fais tout ce qu’il faut pour cela non ?
__ Que veux-tu dire ?
__ Tu souries, tu n’as jamais hurlé à ce qu’on dit…
__ Hurlée ? Est-ce vraiment si important ?
__ Qui peux se prétendre Banshee sans cela ? »


Un silence pesant s’en était suivi avant que le garçon ne s’éloigne en haussant les épaules. N’allait pas vous imaginer que la fille n’avait pas entendu de hurlement. Au contraire, à de nombreuses reprise sa mère rentrant de mission s’isolait dans la lande pour pousser ce cri qui avait fait virer au blanc bien des chevelures même flamboyantes, mais ne s’était jamais ouverte sur les raison de ce comportement qui apparemment semblait être l’apanage de son peuple.
Ce jour là, elle rentra avant l’obscurité totale et attendit avec impatience le retour de sa mère. Une sorte de distance existait entre les mères et leurs filles ce qui leur permettait de se parler presque d’égale à égale sur un mode que nombre d’humain attribueraient à du snobisme. Mortelune eut à peine le temps de franchir le rideau de ronce qui protégeait leur demeure maintenant désertée par le père de Garancia.

« Mortelune ! Pourquoi n’ai-je jamais hurlé ? »
Sa mère baissa la tête et la tristesse de son regard s’emplit d’un nouveau désespoir.
« Tu n’as jamais été confrontée au désespoir…
__ Le désespoir ?
__ Celui qui s’est fait notre depuis la nuit des temps
__ C’est pour cela que les autres me regardent de travers ?
__ Tout a un prix
__ Et c’est toi qui a choisi ce que je devais payer… J’ai le droit de partager le destin de mon peuple
__ Peut être as-tu raison. Je n’ai fiait que ce que je croyait être le mieux pour toi… »
Un long silence lourd de la colère de Garancia plongea les esprits dans l’obscurité
« Tu veux donc connaitre la Grande horreur ?... »
A cette question la voix de la jeune Banshee se noua
« Je veux être une Banshee comme les autres.
__ Soit. Tu es en âge de choisir ton destin. Tiens toi prête. Je te ferai signe. »


La messagère se détourna alors et disparut dans une galerie privée, ne laissant aucune possibilité de réponse à sa fille, maintenant plongée dans le désarroi et la crainte du chemin qu’elle venait elle-même d’ouvrir devant elle.
La nuit s’engorgeait de brume et le sommeil de Garancia se peuplait de tous les mystères de Tornépine. Une main froide se posa sur son épaule.

« Le moment est venu si tu tiens toujours à y être confrontée. »

D’un bond Garancia fut debout ne laissant aucun doute sur sa détermination qui s’était affermie les jours qui avaient passé leur Conversation. Une corneille et un roitelet s’envolèrent vers l’Est. Elles se posèrent sur un muret dans un village. Telles deux ombre, elles se faufilèrent dans les ruelles boueuses serpentant entre les chaumières. Garancia ouvrait de grands yeux, c’était la première fois qu’elle faisait incursion chez les humains et cette nouvelle découverte était quelque chose de merveilleux. Personne ne semblait les voir et elles entrèrent dans une masure, une chambre, un lit, une femme… Elle était pâle et allitée et les aperçut. Ses yeux se remplirent d’effroi et une brume désespérée la quitta, attirée par Mortelune qui la prit sous son aile. Garancia ne pouvait détacher son regard de la défunte, son esprit empli de ce dernier regard de désespoir de frayeur et de mépris qu’elle leur avait jeté. Une douleur indescriptible emplit alors la jeune fille qui suivit machinalement sa mère. La brume avait pris son envol et aucun mot de fut échangé jusqu’à leur retour au logis.

« Pourquoi ?
__ La mort arrive toujours trop tôt.
__ Comment savais-tu ?
__ Nous le savons c’est tout
__ Nous,
__ C’est la tâche des Banshee d’annoncer le départ aux mourants et de prendre leur âme pour l’aider à s’envoler.
__ Mais pas moi !!
__ Toi aussi. Tu es encore trop jeune mais ton heure viendra comme tout un chacun parmi les notres »


Garancia ne put répondre. Elle se propulsa dans la lande et le cri jaillit.

Le sourire la quitta et elle fut regardée comme tout Banshee. Elle était devenue comme tout le monde.
Tout le monde ? Quelque chose vivait en elle. Quelque chose semé sans doute par les années d’innocence offertes par se mère. Elle ne voulait pas être messagère de mort ou alors elle voulait trouver le moyen de la rendre sereine. Elle devait trouver le moyen de vaincre cette fatalité.
Elle quitta Tornépine et sa mère et se mit à errer dans Faery à la recherche de la Réponse, mais chaque pas qu’elle faisait lui montrait son destin de Banshee et la confrontait encore et toujours à la solitude que le mort avait attachée à ses pas. Ecartelée entre son destin et son désir, celle que vous croiserez est peut être la plus désespérée de Banshees que vous rencontrerez…

FIN


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Message  Boffon Toucquenord Ven 7 Nov - 22:50

Suite improvisée

Une journée ordinaire


Un rideau de ronce, une grotte. Une grotte froide, un souffle. Un souffle glacé, un rêve. Un rêve agité un cauchemar.

« Salut à toi celle qui n’a jamais hurlé…
…Qui peux se prétendre Banshee sans cela ? (lui, encore lui)
__ Je suis une Banshee…
Je suis…

__ Qui peux se prétendre Banshee sans cela ? (il est toujours là.)
__ Salut à toi celle qui n’a jamais hurlé… (Pourquoi ne part-il pas ?)
__ Salut à toi celle qui n’a jamais hurlé… (Vas-t-en !)
__ Je suis une Banshee
Le désespoir ?
__ La mort arrive toujours trop tôt. (Les yeux d’une mère)
__ Je ne veux pas…
Je ne veux…
Non …

__C’est la tâche des Banshee d’annoncer le départ aux mourants et de prendre leur âme pour l’aider à s’envoler. (Les grands yeux de sa mère)
__ Non pas moi…
__C’est la tâche des Banshee (les yeux trop grands)
__ Non pas moi…
__C’est la tâche des Banshee (des yeux qui emprisonnent)
__ Pas moi !
Le désespoir ?...
Pourquoi ?

__C’est la tâche des Banshee (des yeux de vertiges)
__ Pourquoi ?
__C’est la tâche des Banshee » (des yeux impitoyables)


Réveil en sursaut. Noyée dans ses cheveux d’argent, elle perce l’obscurité de son abri. Le repos ne peut-il être que souffrance ?
Une nouvelle journée commençait pourtant. Sera-t-elle celle du destin ? Celle qui la verra appelée par ce qu’elle passait son temps à fuir.
Elle prit ses cheveux à deux mains pour les tirer en arrière jusqu’à ce que les aiguilles lui percent le cuir chevelu, que le sommeil la quitte vraiment, que son peuple l’abandonne au point de plus faire qu’un avec lui. Une journée aussi pour trouver un moyen.
Elle écarta les épines qui avaient entouré sa nuit et passa du côté du matin. La brume voilait un disque falot de lumière fragile.
Comme à son habitude, elle prit la forme d’un roitelet et fila à travers les buissons en direction de l’Ouest. Et tandis que la grande foire de l’équinoxe l’appelait, raisonna encore une fois comme une malédiction : « La mort arrive toujours trop tôt. »

Le soleil n’était pas encore monté au dessus des cimes des arbres lorsqu’elle parvint à la Forêt de la Fée. Ce nom lui avait été donné par le humains mais le petit peuple aime à garder ces appellations naïves souvent tintées de révérences et de crainte. Cela leur assurait souvent tranquillité et protection contre un peuple prompt à détruire ce qu’il admire mais à s’écarter de ce qu’il craint. En des temps reculé la Reine Fée avait élu domicile dans ces sous bois, mais son humeur est changeante et ses pas l’avait depuis longtemps conduit vers d’autres contrées et seules ses sujettes savaient où la trouver. Encore qu’il se murmurait que les plus étourdies d’entre elles l’ignoraient.
Toujours était-il que quelques 620 ans plus tôt, un gnome était tombé sur les traces de la présence féériques au cœur d’une clairière au centre le plus touffu de la forêt. Cette découverte avait fait grand bruit parmi ces petites gens et la nouvelle s’en était rependue. Si bien que le jour du solstice d’hiver se trouva réuni toute une foule de représentant de tous les petits peuples. Satyres et gnomes, lutins et farfadets, Korrigans et Trolls et mêmes quelques fées pas trop frileuses.
Le premier émerveillement passé, chacun avait repris ses activités de prédilection. Qui cherchait des pierres merveilleuses, qui amusaient la galerie, qui prodiguait des plantes, qui fournissait des petits objets utilitaires allant de la pipe pour Korrigan aux essences de séduction pour les satyres.
Si bien qu’à la fin de la rencontre, chacun y avait trouvé son compte et que la foire improvisée devint une institution des petits peuples.
Oh ! Bien sur, les inimités et les méfiances n’étaient pas toutes envolées, mais les Trolls faisaient mine d’oublier les facéties es Gnomes et les fées supportaient tant bien que mal la présence des lutins fripons.
Cette édition n’allait pas faire exception à la règle et déjà, les étals improvisés sur les souches et boules de granit fleurissaient de façon anarchique, même si une certaine logique pouvait apparaître à un regard exercé.
Le roitelet se posa à l’orée de la clairière. Sa petite tête fauve s’agita de droite à gauche de la façon saccadée qu’ils partagent avec la plus part des oiseaux.
Lez givre avait constellé l’étoiles les arbres alentour et le trône scintillait au nord de la clairière. A ses pieds, la neige avait recouvert le gazon et était à peine profanée par les courses des participants. Un humain en tout cas n’y aurait deviné leur passage.
Une Korrigane voutée et visiblement âgée, passa en trottinant devant l’oiselet et le sortit de sa contemplation.

« Si ce Troll se figure qu’il pourra me rouler encore cette fois il se trompe… »

Visiblement toutes les affaires ne se soldaient pas par le contentement de tout le monde…
Traditionnellement, Bragils le Gnome installait sa buvette dans un lieu le plus stratégique possible. Le roitelet scruta la foule avant de trouver ce qu’il cherchait : une échoppe d’écorces au beau milieu de la clairière. Cette fois, il n’aurait pas pu trouver mieux, en tout cas pour ses affaires. Pour Garancia au contraire, cela signifiait se trouver au centre de tous les regards et malgré ses 210 ans, la torture du mépris impossible à ignorer…
Et pourtant il fallait bien qu’elle accepte de s mêler aux petites gens… Le roitelet disparut remplacé d’abord par un nuage glacé qui prit la forme de la Banshee. Elle gonffla la poitrine en un soupir afin de se donner du courage et replaça sur sa chevelure de pluie le capuchon de grisaille pour échapper aux regards. Elle se dirigea alors résolument vers la taverne de Bragils. Elle savait bien malgré les précautions prises que sa présence était de toute façon perçue par tous à cause de l’aura de froid et de tristesse qu’elle trainait derrière elle et que la saison ne parvenait pas à masquer. Déjà le poids des regards pesait sur ses épaules tandis qu’elle atteignait comme en flottant au dessus du sol, la porte de d’écorce de bouleau.
En tant que Banshee, elle était plus grande que la plupart des autres membres du petit peuple et elle se baissa pour passer le seuil.
Un Gnome derrière un comptoir leva les yeux de ses bâtons d’angélique très appréciés en cette saison et hocha la tête pour signifier qu’il l’avait vu entrer et qu’elle pouvait rester. Non qu’il soit plus heureux que cela de la voir. Nul sourire pour la nouvelle venue ni sentiment amical, mais les talents de messager des Banshee étaient légendaire et recherchés et tout deux s’entraidaient l’un en fournissant une clientèle facile, l’autre en profitant de la venue dans son établissement des expéditeurs de messages plus ou moins urgents en quête d’un cordial facilitant la transaction avec le peuple maudit.
Garancia n’avait pas le beau rôle, mais quand les passeurs d’âme l’ont-ils ?
Les convives voutèrent leurs épaules et elle ne vit bientôt que des dos.
Elle sortit cependant de sa besace vert de gris un petit rouleau de fin parchemin et une plume de corbeau et un flacon d’encre qu’elle posa devant elle. Cela était bien suffisant pour expliquer sa présence…
Un à un les clients entraient consommaient et repartaient de préférence sans jeter un regard à Garancia qui en avait pris son parti même si ses yeux rougis de ne pas pouvoir pleurer trahissaient la souffrance qui était celle des Banshe d’être rejetés et méprisés de tous. De temps à autres, si l’on risquait un œil dans sa direction c’était pour plisser le nez de dégoût ou hausser les sourcils de crainte. Bragils pouvait se frotter les mains, les affaires florissaient et si les clients ne restaient que peu, ils se succédaient assez vite pour emplir son coffre de pierreries plus ou moins précieuses, d’amulettes ou encore de fruits et de racines comestibles.
Seuls quelques une s’attardaient pour fêter une affaire plus importante que les autres. Le seul qui retenait l’attention de la Banshee était ce gnome assis seul à une table champignon. Il ne consommait pas depuis la seule cervoise de lune qu’il avait commandée en entrant mais ne se décidait pas à partir. La messagère, savait que c’était là l’attitude de ceux qui ont besoin de ses services mais ne se décident pas à entrer en contact. Elle savait aussi que faire le premier pas était s’exposer à coup sûr à la fuite du client potentiel. Elle attendait patiemment le moment où il prendrait son courage à deux mains, moment qi finit pas arriver comme elle l’avait prévu.
Ce fut aussi le moment d’entrer de la vieille Agnes. Vieille c’était évidant rien qu’à la regarder. Vieille Gobeline voutée au teint verdâtre, courbée comme à son habitude de tout son attirail d’objets insolites, dont on disait que certains venaient di monde des humains. Elle grommelait comme pour elle-même, comme perdue dans des pensées qui n’appartenaient qu’à elle. Elle fit deux fois le tour sur elle-même bousculant le frêle mobilier et les clients avec son chargement de bric à brac avant d’aviser la Banshee et se diriger vers elle juste au moment où le Gnome en faisait autant. Elle écarta le bras pour lui barer le pasage ;

« Arrière petit ! La vieille Agnes passe !"

Le ton n’était pas plus désagréable que le ricanement d’une girouette en manque d’huile, mais il parut assez convainquant au pauvre Gnome qui n’insista pas, sans doute heureux de se retrouver avec une excuse toute trouvée de ne pas avoir abordé l’oiseau de mauvais augure.
Garancia haussa le sourcil de surprise et eut un léger recul devant la rudesse de la nouvelle venue. Cependant elle fit preuve de toute la civilité possible.

« Madame ?
__ Vieille agnes ! Vieille Agnes ! C’est bien comme cela que vous m’appelez ? Alors Vieille Agnes ! Ce sera très bien ! Tu as de quoi écrire ? »


Visiblement elle n’était pas impressionnée par la nature de Garancia et avait hâte d’en venir au fait. La Banshee en fut un peu décontenancée et ne put qu’indiquer de la main son matériel.

« Bien, alors, écris. C’est pour le vieil hermite de la forêt de Trancheselle… »

Elle s’interrompit devant l’hésitation de la messagère.

« Quoi ? Tu ne sais pas où se trouve cette forêt ? Ah ! Je le savais, les Banshee ne ont plus ce qu’ils étaient…
__ Non Madame, c’est juste que …
__ A la bonne heure ! J’ai failli être déçue ! Et puis laisse ce MADAME de côté… Donc je reprends… »


Elle scruta le visage de Garancia qui avait encore la plume en l’aire comme pétrifiée. Une lueur de compréhension amusée brilla dans les yeux de la Gobeline.

« Je vois… »

Elle baissa d’un ton et se pencha en avant comme pour délivrer un secret.

« Le vieil Hermite ?... Tu te dis que c’est un humain ?.... Et bien… Tu as parfaitement raison ! Mais ne t’inquiète pas c’est un des rares « grandes jambes » un peu initiés et qui soit digne de confiance….
Bon tu le prends mon message ou non ?
__ Je le prends bien sûr. Seulement…
__ Quoi encore ?
__ L’usage veut que nous mettions d’abord sur le prix de ma course. »


La vielle Agnes se frappa le front.

« Evidemment petite… Où avais-je la tête ? Quel sera ton prix ?
__ Et bien… Cinq noix ou une crapaudine serait je pense un marché honnête…
__ H a ! Ha ! Ha ! Ha ! Elle est charmante ! »


Garancia n’en revenait pas c’était bien la première fois que quelqu’un autre qu’un Banshee la qualifiait de « charmante ». Mais l’autre continua visiblement très amusée.

« Je te trouve bien modeste ma chérie. Hum… Allons, tu mérites bien mieux que cela… »

Elle posa son baluchon à terre. Enfin si on pouvait toujours appeler baluchon le tas de sacs de besaces qui s’amoncelait sur son dos ficelés de façon mystérieuse pour former un monticule hétéroclite. Garancia la regarda se mettre à fouiller à l’intérieur. On aurait pu croire parfois qu’elle allait disparaitre sous son chargement qu’elle portait tout à l’heure sans difficulté apparente.

« Il te faut un présent digne de la mission que je te confie. Ca ? non… Non plus… Peut être… Rha ! noooon… ! Ah voilà ! »

Elle redressa la tête en brandissant au dessus de la bosse de son dos une clé. Une sorte de corne enchâssée dans une pierre de silex. Petite elle était torsadée et gracieuse. Elle n’avait à première vue aucune utilité à la messagère, mais elle se sentit tout de suite faite pour cet objet, à moins que ce ne soit le contraire et accepta le marché.

« Bon… Tu prends en note ? J’ai fait votre commission, mais je ne garanti pas le résultat. Les gens sont tellement méfiants… Il s’agit tout de même d’être prudent.
Souligne prudent. Bon ben c’est tout. Tu signes La vieille Agnes.
Allez au revoir ma fille et ne te laisse pas distraire. »


Elle était presque déjà dehors et Garancia n’eut que le temps de lever sa main à hauteur de poitrine pour la saluer en silence. Elle caressa des doigts la corne avant de la fourrer dans sa bourse.
La journée touchait à sa fi et la foire aussi. Le mieux était de trouver un abri avant de se mettre en quête du Vieil Hermite…
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Message  Boffon Toucquenord Ven 28 Nov - 0:15

Destin d’un vieillard.


Le givre avait bordé de diamant la moindre végétation et le sol vif de cette matinée d'hiver éclaboussait les précieux cristaux.
Tôt ce matin il était partie pour sa cueillette, vieillard vouté mais alerte, en quête de quelques racines et pourquoi pas, si la chance était de son côté, quelques pierre de lune qui trouvaient toujours son utilité. Au sortir de sa masure, l’horizon rougeoyait à peine et c’est le sourire au lèvre qu’il appréciait cette nouvelle lumière en croquant entre ses paupières les rayon dorés ou bleutés de cette jeune matinée. Ses pas l'avait conduit à travers les fourrés à la clairière qu'il savait être seul humain à connaître. Les pistes discrètes des animaux avaient été son seul guide comme à l'accoutumée. Il prenait garde à ne pas prendre deux fois de suite le même chemin pour ne pas tracer de sentier que d'autres pourraient repérer...

Une bise sournoise lui mordit l’échine. Il frissonna. Son sourire s’évanouit. La mort lui faisait face.
Aux alentours, chacun l’appelait "le sage" ou "le vieil ermite" avec vénération et pourtant, son sang ne fit qu’un tour. Non ! Ce n’était pas le jour ! Ce n’était pas son jour. Il est toujours vain de vouloir retarder son destin mais il avait tant de chose à faire. Une fraction de seconde lui suffit pour considérer la vanité de son désir de vivre alors qu’il atteignait son cent-troisième hiver et pourtant, se résigner ne lui vint pas en tête et la peur lui saisit le coeur comme les mâchoires du piège sur la patte du loup. Mais vous qui lisez ces lignes ne blâmez pas le vieux fou. Sa peur ne le concernait pas mais c’est pour vous qu’il frémit. Et c’est pour vous qu’il se mit à courir aussi vite que les vieilles articulations sclérosées le lui permettaient. Son haleine glacée lui brouillait la vue et sa respiration rauque lui brûlait la gorge et lui serrait le cœur. Mais son bâton se plantait rageusement dans l’humus pour le soutenir et le propulser hors d’atteinte de la maudite. Qu'importe les ronce qui s'accrochait dans son manteau fané, ou les gifles des rameaux givrés. Son pied heurtait racines et pierres traitresses, mais la douleur était un prix bien dérisoire à payer.
Son regard crispé s’écarquillait parfois, lorsque se retournant dans le fol espoir de l’avoir perdue derrière lui, il distinguait plus qu’il ne la voyait la silhouette lancée à sa poursuite. Une sueur glacée coulait des son crane le long de sa nuque et l’aiguillonnait comme les fers d’un démon.
Fuyant comme il pouvait son esprit occupé de douleur cherchait vainement une échappatoire, une solution. Mais non, les chose n’était que trop avancées alors que sa tâche était trop loin de son aboutissement. Ses cuisses se raidissaient petit à petit et il devait serrer les dents pour allonger le pied devant lui.
Le bâton glissa sur une pierre couverte de givre. Comme un chêne séculaire il s’abattit dans les paillettes. Sa chute lui parut une éternité. Il revit la chaumière de sa mère et elle qui lui souriait. Elle était partie depuis si longtemps pourtant, il croisa bien ses regards, les bienveillants et les hostiles, mais tous connus. Les pages de ses grimoires défilèrent devant ses yeux fatigués et remplis de larmes, larmes de dépit et de désespoir. Il toucha le sol alors que mélusine lui souriait comme au jour de leur unique rencontre qui avait fait de lui ce qu’il était devenu. Le froid du sol accompagna un immense sentiment d’abandon et de solitude. Son front heurta le sol et un cri muet lui serra la gorge.
Tout était perdu et une main glacée se posa sur son épaule.

« La vieille Agnes vous envoie un message… »


Dernière édition par Boffon Toucquenord le Dim 30 Nov - 16:27, édité 1 fois
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Message  Boffon Toucquenord Dim 30 Nov - 16:26

Le roitelet voletait sur le seuil de la porte, l’air indifférent au regard noir du vieillard qui se massait les pieds l’air bougon. Il avait aussi à côté de lui de pots divers dont il avait extrait des feuilles ou des onguents qu’il s’était appliqué sur les parties meurtries de son corps. Ceux-ci trainaient à même le sol de terre cuite, autour du fauteuil éventré dans lequel il s’était laissé tomber en arrivant.

« Non mais ce n’est pas possible… M’envoyer une Banshee ! Cette Agnes !... Bon voyons ce qu’elle raconte »

Il saisit le message qu’il avait oublié quelques instants pour s’occuper un peu de son corps meurtri. Le son de la voix glacée mais si douce l’avait comme sortit de son cauchemar. Péniblement il avait réussi à se relever et avait repris plus sereinement le chemin de sa masure, sans jeter de regard à la créature qui lui avait annoncé sa mort, sûr qu’elle le suivrait où qu’il aille. On n’avait jamais vu une messagère Banshee faillir à sa mission. C’était pour cela sans doute que la vieille Agnes l’avait choisie. Mais tout de même…

Il fronça les sourcils broussailleux pour lire la fine écriture. Du travail soigné pour sûr ! Mais tout de même, lui envoyer une Banshee ! Il avait du mal à décolérer, mais le contenu du message ne lui échappa pas. Enfin si l’on peut dire. Sa vieille amie avait mis toutes les précautions possibles dans le libellé de son message, mais cela en devait très opaque même pour lui qui en était le destinataire et rien ‘était plus gênant. Il leva la tête pour réfléchir son regard passant au travers du lamparo qui distillait une chiche lumière dans l’unique pièce de sa demeure. Une demeure d’ours solitaire, à n’en pas douter, un âtre où des braises finissaient de mourir sous un chaudron noirci, une table et deux bancs plus que rustiques et patiné par on savait trop quel usage, une paillasse informe qu’on aurait du mal à imaginer accueillant les vieux os de l’ermite et des étagères. Des étagères en tout genre plus ou moins horizontales, plus ou moins stables et encombré d’objets plus ou moins identifiables. Enfin un coffre de bois noir aux reflets rougeoyants servait de chevet à la couche misérable.
Dans un premier temps Garancia les avaient détaillée pour en comprendre la provenance et l’utilité mais elle y avait bien vite renoncé. Mis à part quelques objets connus comme des pierres runiques très courantes, les autres restaient pour elle un mystère, mais on lui avait assez souvent dit que les humains étaient d’étranges créatures et celui-ci même en connaissant la vieille Agnes ne semblait pas échapper à la règle… Elle se serait bien éclipsée dés la remise du message, mais l’ermite lui avait signifié qu’il y aurait une réponse à transmettre et son devoir lui commandait de mener la tache à bien sous peine de… De quoi ? Elle ne le savait pas vraiment, mais quelque chose de plus fort lui disait que chaque message devait être apporté. Parfois elle y voyait en tremblant un des prémices de son destin de Banshee.

Les choses prenaient un sens. Il laissa son regard parcourir les recoins de sa chaumière comme s’il cherchait quelque chose puis se la va et attrapa un sac de cuir râpé à porter en bandoulière. Il vida ce qu’il contenait sur la table, en retira quelques objets qui repartirent vers le fond du sac. Dédaignant les autres, il se dirigea vers ses étagères y prit encore quelques pots et d’autres ustensiles que Garancia ne parvint pas à identifier. Enfin, il ouvrit le coffre et en sortit un rouleau de cuir fermé par une lanière de cuir. Il lez regarda un instant avant de le laisser rejoindre les autres objets.
Au même moment une voix appela à l’extérieur.
Le roitelet s’envola vers les taillis
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Garancia, une Banshee Empty que met-on déjà dans "sujet"?

Message  Ipiutiminelle Mer 3 Déc - 16:20

Voilà je m'égare mais m'obstine à vouloir te lire.
J'ai le début et la fin pas le milieu de ton histoire de Banshee. J'ai bien compris la fin . Mais c'est trop court. ça veut dire que c'est bien . tu sais bien que faire des compliments clairs et concis n'est pas tjs chose aisée. Ca y est je suis en retard!

EDIT: Boffon Toucquenord
Et oui tu t'égares. Ce genre de messages est pour les sujets de commentaire, mais on t'aime bien quand même^^
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Message  Boffon Toucquenord Dim 21 Déc - 23:04

Etats d’âme

« Je sais que tu es là. Pas la peine de te cacher. Je n’ai jamais eu les os glacés comme aujourd’hui. Et en plus si je ne me trompe personne de ton peuple n’a laissé une mission inachevée…. »

Seule la bise dans les ronces lui répondit.

« Je n’ai pas le pouvoir de t’obliger à te montrer, mais se sentir suivi sans voir la personne qui vous accompagne c’est très désagréable. »

Il marqua un silence songeur et manqua de trébucher.

« Bon d’accord ! C’est aussi par curiosité…. Personne avant moi ne s’était trouvé en présence d’une Banshee sans y laisser la vie »

Le silence de la lande répercuta ses paroles. Il frappa le sol de son bâton et allongea rageusement le pas.

« D’accord aussi !... Agnes et moi t’avons joué un vilain tour, mais nous avons besoin de ta rapidité pour délivrer les messages… Je n’en suis pas plu fier que ça, mais j’en ai assez de parler tout seul. Je suis seul la plus part du temps et parler ne m’est pas utile, mais lorsque quelqu’un est là c’est vraiment frustrant. Ne me dis pas que ce n’est pas pareil pour toi… »

Son regard fouilla la maigre végétation, sans succès. Le départ avait été différé, mais il marchait depuis une bonne heure maintenant, son maigre bagage battant son côté. Petit à petit, l'inquiétude le prenait. Et si la Banshee l'avait abandonné? Il n'aurait aucun moyen de communiquer avec Agnes... Mais ce qui le tracassait bien plus était la possibilité d'avoir fâchée la messagère.? Après tout, il ne connaissait aucune personne de son peuple et leur réputation avait beau être en grande partie mensongère, il ne s'imaginait pas défiant une personne ayant partie avec la mort. Le silence autour de lui devenait de plus en plus pesant. Aucun oiseau ni aucune bête ne se faisait entendre ni même ne se montrait signe supplémentaire que Garancia était toujours là et qu'elle devait être de méchante humeur. Comme si cela ne suffisait pas le brouillard commençait à tomber sur les landes et il risquait en plus de se perdre. Il valait mieux qu'il se concentre sur sa direction plutôt que de tirer des plans sur les états d'âme d'une messagère inconnue. Inconnue! S'il détestait un mot c'était bien celui-là. Inconnu. Il avait la possibilité de connaître une des créatures les plus mystérieuse et voilà que, obligé par des évènements qu'il n'avait pas voulus, il avait juste réussi à la mettre en colère et à gâcher cette occasion.
Et voilà que ce qui devait arriver arriva. Il s'arrêta. Aucun doute, il devait s'arrêter sous peine de ne pas retrouver son chemin et de perdre un temps précieux.
Il soupira et avisant un roc de granit couvert de lichens jaunes et bleus, il s'assit à contre cœur.
Un voile de brume blanche prit forme devant lui et Garancia se matérialisa devant lui. Il avait beau savoir que cela n'avait rien à voir avec sa mort, il ne put empêcher on sang de se glacer. Elle n'était pas très grande mais lui assis, il se sentait autant dominé par la taille de la Banshee que par tout ce qu'elle symbolisait. Elle le regardait de ses grands yeux tristes. Ses pales lèvres entrouvertes laissèrent échapper un léger nuage de vapeur blanchâtre qui ne pouvait convaincre le vieil homme qu'elle détenait une certaine chaleur.

«Vous ne devez pas vous arrêter »

Il resta un moment interdit. C'était la deuxième fois qu'elle lui adressait la parole et la première fois qu'il pouvait réellement en profiter. Dans sa voix fluette flottait toute la faiblesse d'une mourante mais toute la profondeur des temps de tous les commencements. Se faisant cette réflexion, il n'aurait pu dire à quels commencements il pensait mais sans doute ceux des la création du monde et de ses créatures peut être aussi de la naissance de la mort... Il eut un sourire moqueur et triste. Comme si la mort était née... Décidément il avait perdu toute raison depuis que ce petit lambeau de brouillard l'avait accosté ce matin.

« Que veux-tu que je fasse dans ce brouillard? On n'y vois pas à deux mètres...
__ J'y vois moi... »

Il écarquilla ses paupières fripées. Ce pouvait-il qu'elle lui propose son aide? Oui bien sûr ou plutôt un marché. Il ne s'attendait pas à se voir offrir une aide gratuite par quelqu'un qu'il s'était attaché de façon pas très régulière. Parler d'une réponse à transmettre mais ne pas la dicter, même Agnes qui n'était pas un modèle de scrupule n'avait pas aimé cette idée; Une idée d'homme assurément. Comment cette espèce pouvait attendre une quelconque loyauté d'autrui en se conduisant de la sorte? Un sentiment de honte l'envahit et une froide sueur perla sur le cuir de ses tempes. En même temps une sorte de soulagement et de résignation monta en lui. Si c'était le moyen de se racheter de son mauvais tour tout en poursuivant son voyage, pourquoi pas?

« Que proposes-tu?
__ Que vous me suiviez...
__ C'est tout?
__ Oui
__ Mais..
__ La nuit va tomber... »

Elle avait déjà pivoter vers les rideaux humides. Il se dressa d'un bond. Ce n'était pas le moment de se ridiculiser plus encore en lui demandant de l'attendre ou en la perdant de vue.

Garancia progressait devant à sa manière mi flottant au dessus du sol mi marchant. Perdue dans ses pensées, elle se laissait guider par ses impressions, celles qui lui indiquait un refuge du grands peuple. Toute la journée, elle avait repassé les récents événements. Bien des choses l'avaient préoccupée et contrairement à ce que pensait le vieillard, le fait de se voir attachée pour le moment à ses pas, n'était pas en tête de liste de ses pensées.
Le scène à la quelle elle avait assisté de loin la laissait songeuse. Les trois hommes étaient arrivés à la chaumière, deux d'entre eux soutenant le dernier qui ne pouvait poser le pied au sol et était livide comme la mort. Un instant Garancia avait pensée que le jour de son destin était arrivé, mais non. L'ermite les avait accueillis visiblement contrarié mais ne se fit pas prier pour s'affairer et soulager le blessé. Cela avait pris de longues heures mais finalement les trois homme étaient repartis avec le blessé qui avait repris des couleurs même si la marche lui demeurait impossible et quelques pots et recommandation du guérisseur. Car c'était bien un guérisseur. Cela ne pouvait manquer d'interroger la messagère.
Si les hommes pouvaient se soigner et guérir, pourquoi mourraient-ils?
Le petit peuple bénéficient d'une grande longévité mais se révélait fragile, les blessures physiques entrainent souvent leur mort.
Plongée dans ses pensées, elle avait d' abord suivi le vieil homme sans répondre à ses invitation d'apparaitre. Les entendait-elle seulement? Ce ne fut qu'en le voyant s'assoir et prendre une mine déconfite qu'elle daigna se montrer. Depuis elle le guidait sûrement à travers le brouillard qui était comme sa maison, contrairement au soleil trop vif du matin. Elle était menée par la certitude de trouver un refuge de grandes gens et malgré la nuit qui tombait, elle ne réduisait pas sa vitesse, prenant soi toute fois de ne pas laisser le guérisseur derrière elle.

Les premières lueurs lui apparurent bien avant le vieil homme et ils pénétrèrent dans le village à la recherche d'un endroit où abriter les membres de l'ermite endoloris pas la marche. Toutes les portes se refermèrent devant eux et le vieillard peut s'empêcher de jeter un regard de reproche en direction de l'endroit que devait occuper, invisible son guide du jour. Finalement ils échouèrent dans une auberge délabrée fréquentées d'ivrognes de tout poil. Lorsqu'ils y pénétrèrent se fut au tour de Garancia de regarder les épaves humaines avec un air de reproche. Mais bientôt l'aura glaciale de la banshee chassa les autres clients les uns après les autres?
Le voyageur se retrouva donc bientôt le centre unique de toutes les attentions et avala un frugal repas qui ne pouvait porter le qualificatif de savoureux, mais eut le mérite de réchauffer ses vieux os.
Garancia de son côté préférait se tenir à la fenêtre et regardait à l'extérieur. Cet endroit ne lui plaisait pas du tout et le fait qu'il soit repère humain n'en était pas le seule cause. Quelque chose lui disait que venir ici était comme hâter sa fin.
Elle finit par sortir quelques longue minutes. Des ombres aux limites de la lumière du village la firent sourire. Décidément le petit peuple s'intéressait beaucoup aux hommes ces derniers temps. Si même des trolls des forêt s'aventuraient si près des maisons... Mais ils disparurent bien vite derrière les écuries d'une ferme et Garancia se décida à rentrer.
Le vieil homme avait disparu. Un moment d'inquiétude la saisit mais elle se rassura bien vite en pensant qu'il n'avait pas pu aller bien loin et qu'il lui suffisait d'attendre le jour pour le voir réapparaitre. En pensant au soleil elle souhaita que le temps reste couvert...
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