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épilogue première partie

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Message  Ipiutiminelle Mer 24 Déc - 19:02

Épilogue
Elle était allongée sur un lit blanc à l'étage des suicidaires.«Mon linceul est beau comme une robe de mariée »s'amusait-elle à ironiser au début de son hospitalisation. Elle riait pour ne pas se laisser submerger par l'émotion alors qu' il n'avait jamais été question pour elle de mariage puisqu'elle avait toujours fui les hommes .Elle avait cependant longtemps espéré et attendu son sauveur ,celui qui la libèrerait de son enfermement sentimental. Il aurait été patient, persévérant ,il l'aurait aimée avant même de la connaître. Pourtant , petite ,elle savait déjà que le mariage lui était interdit. Parce qu'elle avait la certitude que ses actes -ou plus exactement l’abscence d’ actes- contredirait ses rêves.
Ses parents étaient passés. Brièvement. Ils étaient impuissants maintenant. Elle ne voulait pas de leur amour. Elle parvint à leur dire « Vous ne pouvez rien faire . »Le mal était ancien mais le remède n'existait pas .Ses frères arrivèrent, groupés. Comme autrefois. Quand ils jouaient au foot ou au basket avec elle. Ils comprenaient eux . Ils avaient tous une femme et des enfants qui les aimaient .Cela avait donné du sens à leur existence après une enfance trop lourde. Ils étaient bien tristes, les trois frères, car ils n'avaient jamais rien remarqué d'étrange dans le comportement de leur petite soeur. Elle aussi pleurait. Les enfants jouaient dehors . « Il neige? » demanda-t-elle, en songeant au x parties de boules de neige que ses frères et elle s'étaient disputés. Non il ne neigeait même pas.
Ses frères n'étaient pas plus doués pour exprimer des sentiments. Alors elle les libéra en disant « Les enfants vont avoir froid et c'est l'heure du goûter, vous inquiétez pas ,ça va. »
En fait ça n'allait pas . Les médecins étaient passés à son chevet et lui avaient demandé ses dernières volontés. La cigarette du condamné. « Je veux mon grand frère » . Les médecins ne comprenaient pas ;son grand frère venait de partir avec les deux autres . « Mais vous venez de le voir » Etait-ce la fatigue ou le fait que l'aîné était parti longtemps en mission ,qu'elle ne se souvenait pas de l'avoir vu? « Voulez-vous qu'on le rappelle? »
_ Non ,maintenant je veux voir mon très grand frère, précisa-t-elle.
-Allez m'en chercher un ,ordonna le médecin ,pensant sans doute que l'un ou l'autre étaient interchangeables .
Si elle avait eu un peu plus de forces elle lui aurait expliqué à ce professeur ,que ses frères étaient chacun unique en son genre .
Le grand était le plus drôle ,il avait le don de la mécanique même s'il réparait toujours tout en hurlant après ces saletés de machines qui n'en font qu'à leur tête.
Le moyen était le plus résistant à la douleur .Le plus torturé aussi.
Le petit. Ah!le petit !C'était le plus fragile .Un artiste philosophe. Toujours en décalage avec le monde réel.
Ils avaient comme point commun de se moquer des règles tutoyant tout le monde sans se soucier des convenances. Unis ils étaient indestructibles. Comme les Trois mousquetaires . Sauf que les Trois mousquetaires étaient quatre et elle n'était qu'une fille Les filles c'est nul, ça sépare les Mouquetaires avait-elle souvent pensé. Sans doute que cette pensée l’avait éloigné des Hommes. Il lui fallait s’effacer pour que la fraternité demeure .
Elle ne pouvait donc pas être d'Artagnan . Dommage, avait soufflé un jour Geoffroy à qui elle contait cette histoire. Ce qu'ils ignoraient tous les deux à ce moment là , c'est qu'elle le choisirait pour ce rôle .
Geoffroy faisait un parfait d'Artagnan car puissant comme Niirchos ,bricoleur comme Bélone ,artiste comme Aurélien , il était également pourvu d’une belle âme .
Isabelle avait un rêve : réunir ses 4 frères et partir sur la pointe des pieds.
Ce fut le plus jeune ,Aurélien , qui arriva vers les infirmières qui avaient hélé « On a besoin d'un frère de la chambre 271. »Les infirmières se gardèrent d'expliquer qu'il s'agissait là de la dernière volonté d'Isabelle. Sa famille ne devait pas savoir la gravité de son cas.
Qui donc pouvait être ce très grand frère? Aurélien n'eut pas trop à réfléchir .L’entourage de sa sœur se réduisait à sa famille et quelques personnes .
_Je ne vois que deux réponses possibles, expliqua-t-il : ou elle a inventé ce frère de toute pièce ,ce qui signifie qu'elle est encore plus mal en point que ce que l’on pensait ,ou bien il s'agit de Geoffroy. Oui ce doit être Geoffroy , répéta Aurélien .Mais je ne sais pas où il est .
-Geoffroy comment ? demanda une des infirmières.
Aurélien ne connaissait que son prénom car sa soeur commençait souvent ses phrases par « Comme dirait mon ami Geoffroy... »
Même à l’agonie Isabelle put énoncer les coordonnées de Geoffroy . Sera-t-il encore là ? Viendra-t-il ? On était en pleine période de Noël et Geoffroy devait partir voir ses parents dans le nord de la France. L’infirmière demanda à Isabelle si elle voulait parler.
La jeune femme attendit fébrilement pendant la sonnerie.
« Allo ? La voix si douce de son ami lui réchauffa le cœur .Elle prit sur elle pour ne pas montrer sa faiblesse.
-J’ai encore besoin de toi, commença-t-elle. Peux-tu venir ?
Aurélien récupéra le téléphone et expliqua la situation. Il n’était pas question de tergiverser. Connaissant sa sœur il la savait capable de tout rater. Même celui qui était d’une patience d’ange avec elle risquait de lui raccrocher au nez.
-Ecoutez ,je suis Aurélien et ma sœur vous réclame . Je sais c’est une fois de plus .Mais là c’est sérieux. Puisque vous n’êtes encore pas parti pour les fêtes ,vous pouvez faire un petit détour ,non ?
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Message  Ipiutiminelle Sam 27 Déc - 12:13

En fait je ne l'aime pas cette histoire. Mais puisqu'elle est écrite ,je vous la livre.J'ai changé la fin parce que c'est Noël.
Epilogue deuxième partie
Si Aurélien avait vouvoyé Geoffroy c’est qu’il n’ avait pas son humeur habituelle. Il devait sentir que sa sœur était à bout de souffle.
-Vous la connaissez ,elle n’aime guère être contrariée, essaya-t-il de plaisanter en clignant de l’œil à celle-ci.
Elle, elle attendait mais elle respirait difficilement. Chaque geste était devenu une souffrance. Quand son frère lui dit « il sera là d’ici dix minutes » elle fut soulagée .Elle n’avait jamais douté de l’indéfectible amitié de Geoffroy mais combien de fois avait-elle appelé à l’aide ? Des dizaines ,peut-être des centaines de fois. Alors il avait appris à analyser la situation avant d’intervenir.
Plein d’espoir aussi il essayait de rendre son amie autonome. Donc parfois il la laissait seule avec ses larmes. « Tu verras demain ça ira mieux » répétait-il inlassablement.
Quand Isabelle avait parlé de Geoffroy à ses frères , il leur avait semblé trop parfait pour être honnête. Heureusement elle lui connaissait aussi quelques défauts , ce qui l’avait rendu aussitôt sympathique. Geoffroy arriva alors qu’on tentait de la réanimer . Il s’avança timidement. Bélone l’aîné intervint :
-C’est vous Geoffroy ? Grouillez-vous bon sang !
Les trois frères mirent enfin un visage sur « d’Artagnan ».D’allure banale il dégageait une aura impressionnante . Isabelle avait bien choisi le quatrième larron et elle était très heureuse d’être son amie. Geoffroy lui sut immédiatement qui était qui tant il en avait entendu parler.
Les trois frères ne ressemblaient à rien d’autre qu’ à eux mêmes. Tenue de chantier jaune avec une sublime casquette rouge pour Bélone ;salopette sale et pleine de paille pour Niirchos et pantalon orange vif pour Aurélien ,on ne pouvait pas les rater.
Geoffroy avait pris la main de son amie un long moment puis il dit :
-Ecoute moi bien mistinguette .Qui ne risque rien n’a rien . Partir ,fuir ,est-ce cela que je t’ai enseigné ? Le monde est dur c’est vrai ,minable si tu veux, mais je vais te le rendre plus beau tu verras. Te souviens tu de ce qu’on disait ? Mais si , l’effet papillon. On va changer une toute petite chose et cela aura des conséquences magistrales.
- Nous sommes là nous aussi.
Niirchos venait de parler .Il ne le faisait qu’en cas de nécessité absolue. Il préférait ses animaux aux humains. Les enfants à la rigueur, ajoutait-il. D’ailleurs il était imbattable au jeu du loup, de cache-cache ou d’un, deux, trois, soleil.
-Elle est dans le coma ,expliqua alors un médecin réanimateur. Elle vous entend sans doute mais on ne sait pas si elle se réveillera. Les trois premiers jours seront décisifs.
Ils restèrent tous là un moment , sans voix ,puis ils se demandèrent si ce n’était pas cela qu’elle voulait . Ses frères qui se parlaient ,qui lui parlaient ,mais à qui elle ne répondait rien.
Niirchos qui bégayait en paniquant hésita avant de demander : et et et alors on fait ququoi mainmaintetenant ?
Geoffroy ,courtois et poli regarda Bélone le frère aîné, le vrai.
-Qu-en pensez-vous ?
Alors le frère aîné explosa comme le paternel le faisait autrefois
-Ce que j’en pense ? Ma femme m’attend à l’autre bout du monde ,ma frangine est dans le coma ,les gosses attendent dans le couloir depuis des heures et y a pas un médecin compétent dans ce fichu hosto. J’en dis aussi que t’ aurais pu arriver 5 minutes avant que ma sœur ne perde conscience.
Décidément c’était une manie familiale de reprocher ceci ou cela. Geoffroy n’en tint pas compte .Il fit seulement une toute petite remarque :
-15 km en 3 minutes ce n’est guère possible vous savez.
Les frères décidèrent de rester là pendant trois jours. Donc de faire Noël à l’hôpital avec femme et enfants. Il ne fallut pas bien longtemps pour que Geoffroy se sente en famille. La sienne ayant rejoint tout le monde dans la chambre 271. Même le plus grand alors que son père avait craint qu’il n’oublie les fêtes.
C’est Baptiste ,le petit dernier ,qui permit à Isabelle de reprendre vie .Arrivé vers sa marraine ;il lui demanda :
-Ijabeille on you à cas-cas ?
Pas gêné par l’absence de réponse il s’amusait avec sa tatie et le drap criant « coucou » ou « ça y est ,ye suis cassé » . Bien sûr elle ne connaîtrait jamais ce bonheur là d’être maman et de fêter Noël avec des petits à elle. Sans doute aussi que personne ne l’aimerait plus jamais en tant que femme. Non ces bonheurs là lui étaient interdits. Mais qui d’autre pouvait jouer à cache- cache avec Baptiste ?
Lorsqu’elle ouvrit les yeux Geoffroy lui lisait une histoire . Pour ta culture, avait-il précisé . Les enfants écoutaient attentivement tout autour . Sauf Baptiste qui dormait dans le lit en métal blanc avec sa marraine. Les autres « tapaient » la discute à propos des parents . Sujet intarissable .
Avec son merveilleux sourire son frère d’adoption lui dit « bonjour, content de te revoir ».Comme elle fit un petit geste de la main il lui prit et la rassura « Je suis là » .

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