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Sous le ciel noir du néant

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Sous le ciel noir du néant Empty Sous le ciel noir du néant

Message  Nerys Dim 14 Déc - 20:46

Celui-là m'a été inspiré par une pièce de théâtre. S'il n'y a pas de descriptions, c'est normal.^^
Ceci n'étant que le premier épisode, il y aura une suite.

Sous le ciel noir du néant


« Qui es-tu ?
-Je ne sais pas.
-Quel est ton nom, alors ?
-Yuki.
-Yuki…La neige. Que viens-tu faire ici ?
-Mais où suis-je ?
-Nulle part. Tu es dans le néant. Comment es-tu venue ici ?
-Mais je ne sais pas !
-Entends-tu la musique ?
-Quelle musique ? Il n’y a rien ici, non ? Rien que le noir et le silence pesant.
-Alors tu ne peux pas repartir.
-Quoi ?
-Je ne sais pas ce qui t’a guidée mais tu es arrivée ici. Tant que tu n’entends pas la musique, tu ne peux repartir.
-Mais pourquoi ?
-Parce que la musique te montre le chemin qui mène hors du néant. Tu ne peux pas le voir toute seule.
-Qu’est-ce que je dois faire pour entendre la musique ?
-Je ne sais pas moi…Tu n’as qu’à essayer de trouver ce qui t’as amenée ici. Les humains ne savent pas venir jusqu’au néant. Mais quelques fois, j’en rencontre ici. C’est que quelque chose leur a montré le chemin. Si tu trouves quoi, tu pourras peut-être entendre la musique.
-Tu l’entends, toi ?
-Oui. Bien sûr !
-Alors pourquoi tu ne pars pas ?
-Mais parce que je suis très bien ici ! Je ne suis pas humain, moi.
-Qu’est-ce que tu es, alors ?
-Une créature du néant.
-Mais il n’y a rien dans le néant !
-Oui, peut-être…Mais moi, je suis quand même là. C’est tout ce qui compte, non ? Si je suis bien là où je suis.
-Eh bien…Je suppose, oui…
-Alors, qu’est-ce qui t’a amenée ? Raconte-moi !
-Mais je te dis que je ne sais pas !
-Ah la la…Tu cherches trop loin. Ça ne sert à rien de retourner le problème dans tous les sens et de réfléchir à des solutions compliquées. Pas ici. Ne te complique pas la vie. PARLE ! Raconte-moi ce qui ne va pas. Je ne vais pas te juger ou quoi, juste t’écouter. Je n’ai rien d’autre à faire, après tout. Ça me distraira et toi, ça te fera du bien. Tu sais, tous ceux qui arrivent dans le néant ont un problème quelconque. Sinon, ils ne pourraient pas arriver ici. Alors ?
-Je ne sais pas trop. Un mélange bizarre. Et compliqué. Tellement que je m’y perds. Il y a de l’amour. Contenu et pas partagé. Pas encore du moins. C’est comme des flammes qui partent de mon cœur et se diffusent dans ma poitrine. Ça me brûle et ça me réchauffe en même temps. Et toujours son visage qui me hante. Il y a du respect, de l’admiration et du désespoir. Je lis, je regarde, j’écoute et ça me prend. Je me rends compte que j’ai encore tant de chemin à faire. Comme un alpiniste qui regarde la montagne qu’il s’apprête à gravir et désespère d’avance de tout ce qu’il doit escalader. J’ai l’impression soudain que ce que j’ai mis des semaines à mettre en place, petit à petit, n’est rien. Que ça ne tient pas debout. Comme un château de cartes sur lequel on souffle. J’ai envie de tout laisser tomber et de rester là à contempler le ciel. Jusqu’à la fin. Il y a des questions, aussi. Beaucoup de questions. J’en ai assez de ruminer toutes ces questions, assez de ce monde si compliqué. C’est tellement plus simple de vivre ! Plus simple que tout ça, certes, mais déjà assez difficile, alors pourquoi en rajouter ? Pourquoi on persiste à me retenir quand je veux plonger ? Pourquoi il y a toujours une petite main pour m’attraper quand je voudrais aller jusqu’au fond ? Et puis il y a ces deux sentiments contradictoires : l’envie de briller et celle de ne pas me faire remarquer. Des pensées, des sentiments, qui se lient, s’entremêlent, se rassemblent. Forment une eau si profonde que je m’y noie. Et c’est là que j’atterris. Peut-être parce qu’il n’y a pas de fond ?
-Ben voilà, ce n’était pas si compliqué. Pas de fond ? Oui, en effet. Je n’avais pas vu les choses comme ça. Tu approches.
-De quoi ?
-De la raison pour laquelle tu es venue ici. Donc de la sortie. Qu’est-ce qui a déclenché cette crise de conscience ?
-Une pièce de théâtre.
-Une pièce de théâtre ?
-Oui. Une pièce…vraie. Qui m’a touchée comme une flèche dans le cœur. Qui m’a donné cette impression que tout ce que je créais était…futile. L’impression d’être minuscule, non pas comparée à ce monde mais au talent des autres. Je crois que je comprends. J’ai voulu jouer dans la cour des grands sans y être prête.
-Mais dis-moi…Arrête de parler un instant et écoute. Tu ne l’entends pas maintenant ?
-Hein ?! Mais… La musique…Douce et lumineuse…Libre…Un peu mélancolique, mais à peine…
-Ah, tu vas partir alors... Tu la connais, cette musique ?
-Oui…Toi, tu as quelque chose derrière la tête.
-Je veux juste que tu comprennes, comme ça, tu trouveras le chemin plus vite. Cette musique change à chaque fois que tu viens ici. C’est toujours la plus appropriée pour te ramener. Alors à ta prochaine crise de conscience, ne lutte pas. Laisse-toi couler. Et reviens me voir. On aura une petite discussion sous le ciel noir du néant.
-Mais je ne sais même pas comment tu t’appelles !
-Tu n’as pas besoin de le savoir, si ? De toute façon, je n’ai pas de nom. Je suis juste un ami.
-Pourquoi aucun humain n’est comme toi ?
-Mais parce que je ne suis pas humain, évidemment ! Ah, je crois qu’on t’appelle, Yuki. D’ailleurs, tu devrais faire plus confiance à ton nom.
-Comment ça ?
-Tu n’as qu’à te laisser porter par le vent comme un flocon de neige. Comme ton nom. Yuki. La neige. Allez, ne t’inquiète pas. Ce n’est pas si terrible de vivre. Et puis si ça ne va pas, tu peux venir me voir, maintenant. Tu connais le chemin.
-Mais…
-Trop tard. Ce sera pour une autre fois. Au revoir, petit flocon de neige. Ta place n’est pas ici. Il n’y a pas de neige dans le néant. »

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Nerys
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Message  Nerys Jeu 18 Déc - 21:30

Bon, j'avoue, je n'aime pas trop mon "Episode 2" mais on m'a réclamé la suite, alors la voilà...

Sous le ciel noir du néant
Episode 2

« Il y a quelqu’un ?? Hého !
-Oh ! Un flocon de neige…Qu’est-ce qu’il vient faire là ?
-Tu ne dis même pas bonjour. Tu n’es pas gentil.
-Vous me faites rire, parfois, vous les humains. Autant entrer dans le vif du sujet tout de suite, non ? Si tu es là, c’est que tu as quelque chose à dire. Et puis, dans le néant, il n’y a pas de jour. Pas de nuit non plus, d’ailleurs. Et pas de neige. Ici, il n’y a que moi.
-Je comprends ce que tu voulais dire la dernière fois. Sur les humains qui se perdent et qui arrivent jusqu’ici. Les humains qui ne peuvent pas retrouver le chemin seuls.
-Ah oui ?
-Je me suis perdue. Et j’ai voulu arriver jusque là. Je n’entends pas la musique, mais ce n’est pas grave. Je ne veux pas l’entendre. Je ne veux pas y retourner.
-Retourner où ?
-Là-bas. Dans le monde des hommes.
-Pas grave, hmm ? Si, c’est grave, Yuki. Tu ne peux pas vivre ici.
-Et pourquoi ? Tu le fais bien, toi.
-Moi, je suis né du néant.
-Mais…
-Je sais, je sais, « rien ne naît du néant ». Si ça t’embête, dis-toi que j’en fais partie. Je ne suis qu’un bout de néant qui a décidé de te parler.
-Tu es en train de me perdre encore plus.
-Tu ne peux pas vivre, ici, Yuki, parce que tu n’es pas vraiment là. Il n’y a que ton esprit ici. Ou ton cœur, ton âme ou appelle ça comme tu veux. Mais ton corps est resté dans le monde des hommes. Il ne peut te suivre ici. Et si tu persistes à rester avec moi, tu arriveras juste à tuer, parce que ton corps et ton esprit n’existent qu’ensemble. Si l’un meurt, l’autre meurt avec lui. Je te l’ai déjà dit, déjà répété. Il n’y a pas de neige dans le néant.
-Et si je me fiche de mourir ?
-Que dis-tu ?
-Je dis que je me fiche de mourir, si je ne souffre plus.
-Suicide-toi. Je n’aime pas entendre ce genre de choses, surtout dans la bouche d’un enfant mais si c’est ce que tu veux…
-Je n’ai pas dit que je voulais mourir. Juste que je m’en fichais.
-Là, je dois avouer que même moi, je ne comprends pas.
-Un jour…Comme une perle. Un jour où on peut dire « Un est tout, tout est un ». Et le lendemain…On voit le monde à travers un mètre de verre teinté et insonorisé. L’horreur. Aimer sans aimer. Vouloir sans vouloir. Je suis égoïste, au fond. Jalouse, possessive. Je n’en peux plus. J’explose. Mon cœur est trop petit.
-Et en langage non codé ?
-C’est pas gentil de se moquer.
-Je ne me moque pas, je suis honnête. Si tu as fait des efforts par rapport à tout l’heure, c’est quand même loin d’être transparent.
-Dis, tu as été amoureux, toi ?
-Ben…non. Il n’y a que moi ici. Même pas de miroir. Même pas moyen de tomber amoureux de moi-même, expliqua-t-il avec un petit rire. Mais bon…Je peux te comprendre mieux que n’importe quel humain, puisque je ne suis pas humain, non ?
-Mmmh.
-Alors ? Tu es tombée amoureuse ? Tu t’es fait jeter ?
-Si seulement c’était aussi simple. Ca fait des mois que je me torture pour savoir si je l’aime ! Je ne nous vois pas ensemble mais j’ai mal au cœur rien qu’à le voir parler avec une autre fille. Je nous vois juste amis mais je tremble rien qu’à penser qu’il puisse avoir une petite amie. Je ne sais plus quoi faire.
Et puis…Je ne sais pas si tu connais cette impression de faire partie d’un tout. J’ai passé une journée magnifique et le lendemain…J’étais emprisonnée à des kilomètres du monde.
Il y a une sortie dans un parc d’attraction qui est prévue pour les troisièmes et on nous a proposés les dernières places. J’ai dit que j’irais si mes amis y allaient. Mais je n’ai rien dit. Et maintenant, je prie pour qu’ils ne soient pas choisis. Je sais qu’ils adoreraient, pourtant. Mais je ne veux pas. J’aurais trop l’impression de les avoir perdus.
Haine, amour, amitié, jalousie, possessivité, déprime, joie…C’est trop. Ca ne rentre pas dans mon cœur. Et ça fait très mal quand il déborde.
-Ne t’en fais pas, petite Yuki, petit flocon de neige. Je vais t’aider, moi. »

Si quelqu’un avait pu voir le néant, il aurait vu la jeune fille disparaître un instant, comme si le néant lui-même la prenait dans ses bras. Yuki, elle, ne vit que du noir pendant un moment et puis, tout se colora. Le néant tout entier était multicolore. Elle mit un moment à comprendre. Le noir pour la haine. Rose pour l’amour. Orange pour l’amitié. Rouge pour la jalousie. Jaunâtre pour la possessivité. Bleu marine pour la déprime. Vert clair pour la joie.

« Merci…
-Il est temps de t’en aller, maintenant, petit flocon de neige. Ecoute. La musique vient te chercher. Et que je ne t’entende plus parler de rester ici. La neige fond vite dans le néant. »
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